“Qui nous roulera la pierre à l’entrée du tombeau ?”

“Qui nous roulera la pierre à l’entrée du tombeau ? Se demandent en chemin les femmes au petit matin de la résurrection ?” Marc 16,3.

Chers frères et sœurs membres de la Communauté des Foulards Blancs, 

Cette question qui habite le cœur des femmes qui se rendent au tombeau de Jésus n’est–elle pas, pour nous, en cette fête de Pâques d’une étonnante actualité ? Sous maintes formes, n’est ce pas une question qui monte aussi de nos cœurs aujourd’hui ? Tant de situations apparemment sans issue, telles des pierres que l’on ne peut soulever. Malgré tout cela ces femmes avancent, portant leur parfums dans une totale gratuité d’amour pour accomplir un geste de compassion envers leur Maître et Seigneur. Une réponse va être donnée à leur question lancinante : la pierre est roulée, et pourtant elle était fort grande nous dit l’évangile de Saint Jean. Mais c’est surtout l’inattendu, l’inespéré, le non-pensable, l’intervention de Dieu : « vous cherchez Jésus le crucifié. Il est ressuscité. Il n’est plus ici. Voyez le lieu où il avait été déposé »(Mc 16,6). Il nous faudrait recevoir à neuf, dans le silence du cœur, cette Évangile, cette bonne nouvelle, l’unique finalement, qui résiste à tout – qui seule peut éclairer, fortifier, retourner nos voies sans issues fermées par une pierre fort grande : « Ne craignez pas j’étais mort et me voici vivant » (Ap 1,18). 


Chers frères et sœurs, ce temps pascal nous est donné pour revivifier dans nos vies l’« aujourd’hui » de l’annonce faite aux femmes porteuses de parfum. Auprès de nos frères et sœurs souffrants, proches ou lointains, n’avons-nous pas à être, chacun d’entre nous et tous ensemble, comme ces porteuses d’aromates ? C’est notre plus haut service qui résume tous les autres : « servir le corps de Jésus dont chaque être humain est un membre aimé ». N’est-ce pas là une mission et une vocation spécifique des Foulards Blancs ? N’est-ce pas là le rappel de ce que Jésus avait montré à ces apôtres à la dernière Cène et qu’il a légué à son Église ? « Le Seigneur Jésus, sachant que le Père avait tout remis entre ses mains, qu’il était venu de Dieu et qu’il retournait à Dieu, se leva de table, quitta son vêtement et prit un linge qu’il se noua à la ceinture; puis Il versa de l’eau dans un bassin : Il se mit à laver les pieds de ses disciples et à les essuyer avec le linge qu’Il avait à la ceinture. » (Jn 13, 3-6). A l’imitation du Jésus Christ, chaque membre de la Communauté accueille ce geste et cet exemple d’abaissement du Seigneur en se mettant lui-même au service de toutes les personnes en besoin d’assistance. Et cela est distinctement concrétisé à Lourdes, en ce lieu de service.


Comme les femmes qui se sont rendues au tombeau du Seigneur, notre communauté a vécu des moments particulièrement difficiles face à la pandémie du Covid : le confinement, la fermeture du sanctuaire aux pèlerins. Nous rendons grâce au Seigneur pour la saison des pèlerinages qui a démarré ce dimanche des Rameaux, le 10 avril, au Sanctuaire, après 2 années marquées par les difficultés imposées par la crise sanitaire. L’heure est venue pour le travail, où chaque membre de la Fraternité devra quitter son vêtement pour revêtir la tenue du service, l’uniforme, et passer au cou le foulard blanc et se mettre à la suite du Christ  avec l’aide de la Vierge Marie pour servir nos frères et sœurs dans le besoin qui viennent à Lourdes. C’est l’occasion pour chacun de nous de vivre une des paroles de la Vierge Marie à Bernadette comme le leitmotiv de l’année pastorale 2022 : « Allez dire aux prêtres », parole qui nous rappelle la mission de Bernadette auprès de l’Église.


Ayons confiance au Seigneur, laissons le Christ ressuscité faire son œuvre en nous tout au long de cet été, c’est lui le Seigneur de nos vies, c’est lui qui conduit l’Église. Il vit, le Christ, notre espérance et il est la jeunesse de ce monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie. Le Christ vit et te veut vivant ! Il est en toi, il est avec toi et jamais ne t’abandonne : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn 20,21). A tous et à chacun heureuse fête de Pâques. Ma proximité dans la prière. 

Père Blaise Ntunga, Cfic
Aumônier des Foulards Blancs
Chapelain du sanctuaire Notre Dame de Lourdes 

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